L’industrie touristique autochtone au Canada est confrontée à une nouvelle crise alors que les tarifs douaniers imposés par le président Trump entrent en vigueur aujourd’hui. Ces tarifs arrivent à un moment où l’industrie peine encore à revenir aux niveaux prépandémiques et, une fois de plus, le tourisme autochtone risque d’être le plus durement touché et probablement le dernier à s’en remettre.
Le Conference Board du Canada (CBdC) a récemment publié le rapport de son étude « Impact des tarifs de Trump sur le secteur du tourisme ». En raison des tarifs douaniers américains et des mesures de rétorsion prises par le Canada, le CBdC prévoit que l’inflation dépassera de 0,7 % le taux de référence d’ici le deuxième trimestre de cette année, et si les tarifs persistent, qu’elle sera supérieure de 1,9 % d’ici le premier trimestre de 2027. L’augmentation du coût des biens qui en résultera rendra la gestion des entreprises touristiques encore plus coûteuse.
Le CBdC a modélisé deux scénarios, l’un où les tarifs de Trump et les tarifs de rétorsion du Canada sont de courte durée, soit trois mois, et l’autre où ils persistent pendant deux ans.
Impacts du scénario des tarifs sur 3 mois :
- Réduction de 740 M$ du PIB cumulé relatif au tourisme d’ici le 4e trimestre 2029;
- Perte de 13 100 emplois (par rapport à la prévision de base du CBdC).
Impacts du scénario des tarifs sur 2 ans :
- Réduction de 8,2 G$ du PIB cumulé relatif au tourisme d’ici le 4e trimestre 2029;
- Perte de 176 800 emplois (par rapport à la prévision de base du CBdC).
Les chiffres figurant dans les deux scénarios se rapportent à l’ensemble de l’industrie touristique canadienne. En ce qui concerne le tourisme autochtone, le CBdC affirme que les tarifs risquent d’avoir « de graves répercussions sur le secteur du tourisme autochtone ». En raison de leur dépendance aux infrastructures rurales, des coûts de transport plus élevés et des ressources financières limitées, le CBdC prévoit que les entreprises touristiques autochtones feront face à des défis supplémentaires et auront probablement plus de mal à absorber les hausses de coûts et à maintenant leurs activités à long terme.
Avec des représentants à Ottawa aujourd’hui, l’Association touristique autochtone du Canada (ATAC) continue de défendre les intérêts de ses membres, dont beaucoup ont déjà subi des annulations de contrats et une réduction de la demande en raison de l’incertitude entourant les tarifs imminents. Ces tarifs étant désormais une réalité, l’ATAC encourage les membres dont les entreprises sont directement touchées à la contacter pour la tenir informée de tout licenciement ou effet subséquent sur les revenus. Ils doivent envoyer un courriel directement à M. Keith Henry, président-directeur général de l’ATAC, à Keith@IndigenousTourism.ca.
Le rapport complet de l’étude d’impact du CBdC peut être téléchargé ici : bit.ly/cboc-trump-tariffs