À moins que des engagements fermes ne soient pris par nos partenaires gouvernementaux, le tourisme autochtone mettra 3 ans de plus que le reste de l’industrie à se rétablir.

Xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish) et səlilwətaɬ (Tsleil-Waututh), Vancouver, C.-B. – Le Conference Board du Canada (CBdC) et l’Association touristique autochtone du Canada (ATAC) ont récemment mené une étude sur l’état du tourisme autochtone au pays. Les résultats ont démontré que bien qu’en 2021 des gains modestes ont été enregistrés comme les premiers signes d’une relance, la contribution directe du tourisme autochtone au PIB devrait tout de même connaître une baisse de 54 % par rapport aux niveaux prépandémiques. Selon une autre étude réalisée à l’aide du modèle de relance de Destination Canada, il faudrait attendre jusqu’en 2028 pour que le tourisme autochtone revienne aux niveaux record d’emploi et de PIB de 2019.

Changements depuis 2019 :

  • En 2019, avant la pandémie, le tourisme autochtone comptait 38,900 employés et apportait une contribution directe d’environ 1,86 milliard de dollars au PIB;
  • Au plus fort de la pandémie en 2020, le nombre d’employés en tourisme autochtone a chuté à 10,600 et la contribution directe au PIB n’était que de 580 millions de dollars;
  • En 2021, le tourisme autochtone comptait 19,700 employés et sa contribution directe au PIB avoisinait 858 millions de dollars.

Le rapport est basé sur les nouvelles informations recueillies auprès des opérateurs touristiques autochtones et des membres de l’ATAC au printemps-été 2021 et fait état de la gravité des profonds impacts que la pandémie a eus sur la plupart des entreprises du secteur. Selon l’étude du CBdC, on estime qu’au moins un tiers des entreprises touristiques autochtones pourraient encore être sérieusement menacées de fermeture en 2021-2022.

« Sur la base de nos échanges avec les opérateurs et de l’étude menée l’année passée, dès le début de la pandémie, nous savions que les impacts négatifs seraient dévastateurs pour nos entreprises autochtones comme pour les opérateurs touristiques partout au pays », a déclaré M. Keith Henry, président-directeur général de l’ATAC. « Nous avons continué à travailler avec et plaider auprès du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux par le biais de nos partenaires autochtones provinciaux/territoriaux en faveur de solutions menées par les Autochtones. Des études comme celles-ci permettent d’évaluer la santé de notre industrie sur la base de données concrètes – même si elles confirment nos plus grandes craintes incluant la perte de plus d’un milliard de dollars de ventes. C’est dévastateur pour les entrepreneurs, les Nations et les communautés autochtones d’un bout à l’autre du pays qui dépendent fortement du tourisme pour la revitalisation culturelle et la diversification économique. »

Plus de 650 opérateurs touristiques autochtones ont participé aux sondages de 2020 et 2021. Leur plus grande préoccupation était la perturbation des activités jusqu’en 2022, avec plus de 60 % déclarant qu’ils pensaient que les vagues de la pandémie affecteraient leurs activités jusqu’en 2022 ou même au-delà.

L’étude de l’ATAC basée sur le modèle de relance de Destination Canada brosse un tableau plus sombre. Selon cette étude, et même si les conditions de voyage redeviennent bonnes, le tourisme autochtone ne pourrait revenir aux chiffres de 2019 que d’ici 2028. Sans soutien, ce retard risque d’être encore plus important si davantage de vagues de COVID-19 entraînent de nouveaux confinements territoriaux et provinciaux, et que la pénurie de main-d’œuvre persiste au pays.

« Notre avenir peut sembler incertain, mais il est clair que la voie de la relance et du renouveau du secteur nécessitera une série de réponses politiques adaptées pour mieux répondre aux réalités très différentes des diverses entreprises de nos industries. C’est la raison pour laquelle nous préconisons des solutions menées par les Autochtones depuis 18 mois. Nous avons besoin que nos partenaires et le gouvernement prennent le relais maintenant pour assurer la survie du tourisme autochtone. Nous espérons tous que la relance du tourisme, et plus particulièrement celle du tourisme autochtone, devienne un sujet clé pour tous les partis lors de cette élection fédérale. »

L’étude en anglais par la Conference Board of Canada est disponible ici. Celle-ci sera traduite sous peu.