Xʷməθkʷəy̓əm (Musqueam), Sḵwx̱wú7mesh (Squamish) et səlilwətaɬ (Tsleil-Waututh), Vancouver, C.-B. – Suite à l’annonce du budget fédéral 2021, l’Association touristique autochtone du Canada (ATAC) exprime ses inquiétudes face au manque d’investissement pour le tourisme autochtone, lequel accentuera les défis du secteur, largement désavantagé sur le plan systémique.

L’ATAC est un organisme à but non lucratif ayant pour mandat de développer et promouvoir l’industrie touristique autochtone à l’échelle nationale. En 2020-2021, l’ATAC disposait d’un budget de 21 M$, incluant des fonds de relance de la COVID-19 auxquels le gouvernement fédéral par l’entremise de Services aux Autochtones Canada (SAC) et Innovation, Sciences et Développement économique Canada (ISDE) a confié la tâche de subventionner les entreprises en difficulté. L’ATAC a ainsi accordé 683 subventions non remboursables d’un montant maximal de 25 000 $ pour aider les entreprises touristiques autochtones confrontées à la pandémie de la COVID-19. Or, le nouveau budget fédéral prévoit un montant réduit de 2,4M$ à l’intention de l’ATAC, laissant ainsi l’organisation perplexe, préoccupée et déçue. Initialement, l’ATAC demandait 68 M$, répartis comme suit : 50 M$ pour la période de 2020 à 2024 et 18 M$ pour un soutien d’urgence aux entreprises.

Certes, le budget contient des investissements majeurs pour les populations autochtones, leurs entreprises et leurs communautés, ainsi que pour le tourisme en général, mais le soutien accordé à l’industrie touristique autochtone, qui a perdu près de la moitié des entreprises et un tiers de la main-d’œuvre au cours de la dernière année, demeure largement insuffisant.

Les entreprises touristiques autochtones rencontrent de nombreuses barrières systémiques et des difficultés d’accès. Souvent, elles n’ont pas de relations avec les institutions bancaires traditionnelles et doivent donc s’en remettre à la National Aboriginal Capital Corporations Association (NACCA) et à son réseau d’institutions financières autochtones (IFA), ainsi qu’à l’ATAC, pour obtenir du financement et du soutien essentiels à leurs développements. Selon une étude réalisée par l’ATAC sur les programmes d’aide fédéraux actuels et leurs insuccès pour le secteur, les chiffres parlent d’eux-mêmes :

  • 8 % des entreprises touristiques autochtones ont accédé au Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC)
  • 7 % des entreprises touristiques autochtones ont bénéficié du programme de subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC).
  • 0,02 % des entreprises touristiques autochtones déclarent avoir eu recours à la subvention d’urgence du Canada pour le loyer (SUCL).
  • 0,1 % des entreprises touristiques autochtones ont bénéficié du programme de soutien au tourisme d’une agence de développement régional du Canada (ADR) ou du fonds d’aide et de relance régionale (FARR)
  • Seulement 6,6 % des entreprises touristiques autochtones ont fait une demande au Programme de crédit pour les secteurs très touchés (PCSTT).

« Nous sommes extrêmement déçus par le manque de soutien au tourisme autochtone », déclare Keith Henry, président- directeur général de l’ATAC. « Nous continuons de constater que ce secteur est défavorisé, et ce budget aggravera la situation. Il y a des obstacles évidents et des problèmes récurrents empêchant le tourisme autochtone de non seulement se remettre des lourds revers causés par la pandémie, mais aussi de se relancer sur le long terme. Il est évident que le système actuel ne fonctionne pas pour le tourisme autochtone. »

Il ajoute : « En raison de la pandémie, l’année passée s’est traduite par la perte de 30 années de progrès pour l’industrie touristique autochtone. Sans financement fédéral ciblé, tout est perdu. Les fonds que nous avons demandés au gouvernement sont indispensables pour que l’ATAC puisse poursuivre son soutien aux entreprises autochtones à travers le pays. Sans ces fonds, nous devrons réduire nos activités. »

Sans un financement fédéral direct destiné aux opérations et à la relance touristique autochtone, l’ATAC devra effectuer des coupes majeures entre mai et juin. Ces coupes comprendront la suppression des programmes de subventions, le retrait des activités marketing destinées à promouvoir l’industrie, la rupture des accords et des protocoles d’entente provinciaux et territoriaux et le démantèlement des programmes de développement, notamment RISE et le programme culinaire autochtone.

Le tourisme autochtone est l’un des plus grands employeurs et moteurs économiques des communautés autochtones qui selon les dernières recherches du Conference Board du Canada, en 2019, ne comprenaient pas moins de 1 700 entreprises, plus de 36 000 emplois et contribuaient annuellement pour plus de 1,6 G$ au PIB du Canada.

Webinaire aujourd’hui

le 23 avril à 11 h HAP / 14 h HAE, soyez à l’écoute du webinaire présenté en direct par Keith Henry, pour comprendre les réactions de l’ATAC suite à l’annonce du budget fédéral, de ses conséquences pour le tourisme autochtone, sur les membres de l’ATAC et ses partenaires provinciaux et territoriaux.

Ce webinaire est ouvert aux partenaires, aux membres et aux médias. Cette présentation sera hébergée sur le compte Facebook personnel de M. Henry et pourra être consultée par la suite sur le site Web de l’ATAC.

Renseignements: Pour organiser une entrevue avec M. Henry ou avec Brenda Holder, présidente du conseil d’administration de l’ATAC, veuillez contacter : John Fenton, jfenton@navltd.com.